jeudi 21 octobre 2010

Le fils de Frankenstein (1939)


Wolf Frankenstein, fils du défunt Henry Frankenstein, revient avec sa femme et son fils dans le village des ses ancêtres pour prendre possession de son héritage et du château familial. A son arrivée, il est accueillis très froidement par les villageois qui, malgré les années, n'ont pas oublié les agissements du père responsables de leur ruine.
Wolf Frankenstein fait rapidement la connaissance de Ygor, un personnage étrange, ancien voleur de cadavres, qui a survécu à une pendaison mais en a gardé le cou brisé. Ygor, lui demande de soigner son amis dans le coma depuis plusieurs mois. Cet amis n'est autre que l'horrible créature créée par son père.

Quatre ans après la fiancée de Frankenstein, Universal décide de donner une suite aux aventures du monstre le plus célèbre du cinéma. Derrière la caméra on trouve un nouveau venu, Rowland V. Lee. Il a la lourde tache de succéder à James Whale qui a livré deux films fantastiques, surtout le deuxième qui est considéré comme un chef d'oeuvre. Certainement conscient de la lourde tache que cela représentait, Lee a eu la bonne idée s'affranchir des deux films précédents pour proposer sa vision du mythe.


Exit ainsi bon nombre de personnages. Pretorius et la fiancée ne sont plus là. Il n'y est même jamais fait mention. La créature ne parle plus. Elle recommence à s'exprimer par des grognements et des cris. Même son apparence a changé. Elle est maintenant vêtue d'une peau de bête. D'autres personnages font leur apparition. Ygor, que le film essaye de présenter comme quelqu'un qui aurait travaillé avec Frankenstein père. Nouveau venu également, l'inspecteur Krogh. Il a eu le bras arraché par la créature lors qu'il était enfant et il a depuis un bras mécanique qu'il est obligé d'actionner manuellement pour saluer les gens ou tenir des objets. Cela donne au personnage une touche d'étrangeté mais aussi une pointe de comique alors que le film est sérieux et noir du début à la fin.


Esthétiquement, le film est juste splendide. L'ambiance est gothique à souhait. L'héritage expressionniste est encore plus présent que dans les films de Whale. Décors gigantesques aux formes géométriques improbables, jeux d'ombres et de lumières dessinant des motifs étranges sur les murs. Les objets ont des proportions irréelles, paraissant ainsi bien trop grands. Dans le château, Lee filme souvent ses acteurs en plongé ou contre plongée avec une très grande profondeur de champ les noyant ainsi dans les décors. On a vraiment une impression de gigantisme. Le château est un personnage à part entière.


Si ce troisième volet des aventures de Frankenstein est réussite esthétiquement indéniable, il est également réussi du point de vue de l'histoire. D'une durée de 1h39, ce qui est énorme pour l'époque (les deux premiers films duraient 69 et 74 minutes), le film souffre de peu de temps mort. Les scènes s'enchainent bien. Le personnage de Frankenstein succombe de plus en plus à la malédiction familiale au fur et à mesure que le film avance. It's in the blood, I tell you. Et la tension est bien entretenu jusqu'au final.


Les trois acteurs principaux sont tous très bons. Basil Rathbone, Sherlock Holmes inoubliable, interprète un Frankenstein tout en nuances et subtilités. Bela Lugosi, dans le rôle d'Ygor, arrive à nous faire oublier qu'il était un acteur plutôt moyen. Quand à Boris Karloff, qui interprète la créature pour la dernière fois, sa présente est toujours intacte et il arrive à émouvoir comme dans la scène où se voyant dans un miroir, la créature réalise combien elle est différente et horrible.

Le fils de Frankenstein vient donc clore le passage de Boris Karloff dans la peau de la créature de brillante façon. Même si il est tombé aujourd'hui dans un relatif anonymat, il mérite largement d'être redécouvert. C'est un très bon troisième volet qui arrive à renouveler la franchise. Il a juste le défaut de passer après un film féérique.

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